Mémoire d’une pêcheuse
Rasoanirina a 44 ans et vit à Andamoty, au nord-est de Madagascar. La pêche a toujours été son métier, dont elle décrit l’évolution. Auparavant la pêche aux gros poissons, à l’aide de filets à larges mailles, permettait de se « nourrir, gagner de l’argent et penser à l’avenir en toute sérénité ». La pêche était diversifiée, les petits poissons étaient rejetés pour assurer la « pérennité de la ressource », certaines espèces offraient des vertus curatives. Cette manne permettait de scolariser les enfants dans de bonnes conditions. Mais aujourd’hui le contrôle de la pêche n’existe plus. Des espèces disparaissent et les plus petits animaux ne sont pas épargnés par les filets à fines mailles et l’usage de poisons. Le « bénéfice éphémère (…) nuit à l’avenir de tous » nous dit Rasoanirina, qui appelle sa communauté à la raison.